Les tensions sont toujours vives au Burundi. Jeudi encore, quatre personnes ont trouvé la mort dans deux quartiers contestataires de la capitale, à Cibitoke et à Buterere. Les attaques de ces derniers jours contre des personnalités de premier plan font craindre un cycle d'attaques et représailles. Un climat vicié dans la rue comme dans les cercles politiques.
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Jeudi matin, le 6 août, ce sont des passants qui découvrent deux autres corps à Buterere, autre quartier de la contestation. Deux hommes ligotés, l'un avait un sac sur la tête. « Personne ne les a reconnus, ils ont du être tués ailleurs et jetés là pour nous effrayer », explique un témoin.
« Je ne sors plus de chez moi », déclare un opposant. « Depuis qu'on a participé à la réunion d'Addis Abeba, on est sur une liste noire », faisant référence à la réunion d'Addis Abeba pour créer une plate-forme entre l'opposition de l'intérieur et de l'extérieur. Un autre opposant, Jean Minani, a eu la surprise de perdre sa garde rapprochée. « Il est un ancien président de l'Assemblée, il y a droit, mais ils vont sans doute chercher à l'éliminer », explique un proche.
Le porte-parole adjoint de la police avait annoncé quant à lui à la radio nationale que cinq responsables gouvernementaux ou associés avaient été tués depuis samedi. « Ils vont chercher à nous éliminer un à un », dit un officiel burundais, pointant du doigt l'opposition.
■ HRW alerte sur les arrestations arbitraires
L'ONG Human Rights Watch met en lumière des dizaines de cas de détentions arbitraires et de mauvais traitements au Burundi, à Bujumbura, mais surtout en province où les médias ont du mal à se rendre. Ce rapport publié jeudi porte sur quelque 150 cas avec des actes de torture, le plus souvent le fait de policiers et d'Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir.
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